La vidéo participative

Un outil au service du changement individuel et social

Qu'est-ce que la vidéo participative ?

Une méthode d’exploration et de transformation

La vidéo participative est un ensemble de techniques créatives et participatives visant à impliquer un groupe d’individus dans l’exploration de leur propre histoire à travers l’élaboration de leur propre film. Elle utilise le medium vidéo afin de permettre aux individus, aux groupes et aux communautés d’explorer elles.eux-mêmes les questions qui les concernent tout en expérimentant d’autres postures individuelles et sociales et d’impulser ainsi une dynamique de changement qui émane de l’intérieur.

Un outil au service de l’empowerment et du changement social

La vidéo participative peut s’avérer très puissante car elle crée pour les participant.e.s, et pour la communauté toute entière, l’opportunité de s’exprimer en interne sur des besoins et des attentes qui ne l’auraient probablement pas été, tout en permettant aux individus d’expérimenter d’autres postures au sein du groupe. Au moyen de la co-création d’un objet commun et du renforcement des capacités à l’aide de l’outil vidéo, les individus développent leur confiance en eux et leurs facultés à exprimer et partager leurs points de vue, quel que soit leur âge, leur sexe, leur situation ou leur niveau d’éducation.

En savoir plus sur le renforcement des capacités par le biais de la vidéo participative pour l'ONG Plan International :
Niger : Empowerment par la vidéo participative

La vidéo est une activité ludique et accessible à tous. Utilisée à dessein, elle devient un outil réflexif puissant qui permet d’inverser les regards et de faire bouger les rapports de pouvoir de par sa tendance à aplanir les hiérarchies au sein du groupe. La vidéo participative stimule ainsi les individus et les groupes et les place au centre d’une dynamique vertueuse de changement. Elle permet, en outre, d’obtenir des supports qui pourront servir à communiquer leurs expériences avec d’autres communautés ou avec des décideurs par exemple.

C’est au tout début du cinéma déjà, et plus encore avec l’apparition des caméras légères, qu’ont été expérimentées les vertus autoréflexives et émancipatrices de la caméra partagée. Un des jalons de la vidéo participative est l’expérience de l’éminent cinéaste et ethnologue Jean Rouch, chercheur au CNRS, qui réalisait avec les adolescentes et adolescents du lycée d’Abidjan au début des années ‘60 une expérience de cinéma partagé et improvisé. Elle allait donner lieu au film « La pyramide humaine », mais surtout à la réunion et au dépassement des problématiques raciales propres à l’époque en Côte d’Ivoire.

« Le cinéma, à travers cette expérience, à travers cette fiction du réel à permis de créer une autre réalité dans laquelle ces jeunes ont pu explorer et extériorisé des problématiques de fond. L’expérience de cinéma partager à permis en quelques semaines de réconcilier ces jeunes et de faire ce que des années de vie pourtant côte à côte sur les bancs du lycée n’avait pas réussi. » Jean Rouch

Un processus puissant, d’analyse, de suivi et d’évaluation de programmes, qui peut nourrir la communication, la sensibilisation et le plaidoyer

Le processus de la vidéo participative se déroule en ateliers participatifs successifs, structurés autour de différentes phases imbriquées en boucle qui combinent le plaisir, la coopération et le feedback à la communauté à travers des tournages communautaires, des projections, des réflexions, des actions et des débats qui mènent à une dynamique vertueuse qui favorise l’auto prise en charge de la résolution des problèmes et le changement.

 

Menée par les membres des groupes et des communautés elles.eux-mêmes, la vidéo participative représente un puissant processus de suivi et d’évaluation qualitative. Les informations et témoignages récoltés en vidéo lors du processus, de par leur nature endogènes, constituent une vue de l’intérieur du ressentit des communautés et des supports idéaux pour alimenter une communication transparente, la sensibilisation et le plaidoyer par exemple.

« Un dialogue intergénérationnel s’est installé au sein de la communauté sur la question du mariage précoce. C’est une étape qu’il fallait franchir, quelque chose que l’on craignait un peu. On a découvert que c’était possible, grâce à la vidéo participative. » Ramatou Kane, Cheffe de Programme, Plan International Niger

Témoignage d'une participante à l'un de nos projets :

Exemple d'application de la vidéo participative mené avec l'ONG Plan International :
Mariage précoce au Niger : les filles des dunes brisent le tabou

Making-of d'un projet de vidéo participative :

L’objectif ?

Le but de la vidéo participative est d’impulser une dynamique de changement qui émane de l’intérieur. A travers l’expression de soi et l’auto-exploration au sein d’un groupe ou d’une communauté, un mouvement de co-création et de co-production d’un objet collectif stimule le changement personnel ou social et provoque un effet tache d’huile au sein du groupe élargi.

La vidéo participative est un formidable outil qui révèle les individus et les groupes à eux-mêmes. Elle permet de développer la confiance en soi et le renforcement des capacités. La vidéo participative est aussi une méthode précieuse pour la remontée des informations qui permettent la prise de décisions. Elle est utile à l’évaluation de programmes de développement, à la recherche en sciences sociales, ou à tout objectif qui nécessite une connaissance fine d’une problématique particulière, d’un groupe ou d’un territoire. En effet, le caractère endogène des matériaux audiovisuels récoltés lors d’un processus de vidéo participative est une formidable ressource pour l’analyse qualitative. Traités à travers notre expertise en sciences sociales, ils permettent de fournir à nos partenaires, en sus des supports audiovisuels, des analyses et rapports qualitatifs détaillés.